Histoire de guerre et de sorceleur
La guerre c’est con. Après toute les horreurs commise lors de la Première et la Deuxième Guerre mondiale, on dirait qu’on n’a rien appris, que l’histoire ne nous a rien appris. Et pourtant on se retrouve aujourd’hui dans un conflit international d’envergure qui donne froid dans le dos. Comment se fait-il qu’on l’a échappé encore une fois, comment se fait-il qu’il en soit ainsi en 2022, qu’on se tire encore dessus comme des cons avec des vraies balles qui tuent ? La Russie joue les durs en envahissant l’Ukraine et beaucoup de pays dont le Canada joue aussi les durs pour lui faire face en contrepartie, mais c’est dans la nature humaine. On veut montrer qui est le plus dur, qui est le plus « tough ». C’est une question de fierté alors que « tirer sur du monde » n’a rien de bien intelligent là-dedans. Il y a des criminels qui vont en prison pour avoir tué et aujourd’hui on voit des gouvernements qui envoient leurs armées tirer sur de vraies personnes vivantes et qui meurent après. En ce moment, tout le monde se met la main dans le tordeur de la guerre tranquillement, en escalade. On les regarde faire parce qu’on ne sait pas trop quoi faire comme citoyen, car c’est plus grand que nous.
Je suis absorbé depuis quelque temps par l’univers d’Andrzej Sapkowski. Mon intérêt pour cet auteur d’origine polonaise est un drôle de hasard, car c’est fortement la Pologne qui accueille les Ukrainiens qui s’échappent aujourd’hui des bombes et des fusils. Mieux connu pour sa série de romans « Le Sorceleur », il écrit une nouvelle publiée en 1990 dont le titre est « Le moindre mal ». Geralt de Riv, le personnage principal dans la saga est un mercenaire que l’on paie pour tuer des monstres. Dans ce chapitre, Stregobor le magicien veut engager Geralt pour tuer Renfri, une criminelle notoire que Stregobor veut tuer depuis qu’elle est jeune, car elle serait soit disant maudite. On lui demande de choisir le moindre mal, mais Gerald n’est pas un tueur à gages. Quel qu’en soit la récompense, il ne tue pas les êtres humains même s’ils ont fait du mal. Son travail est d’éliminer les monstres et les créatures magiques dangereuses pour les habitants. Geralt répond ceci à Stregobor : « Le mal est le mal dit gravement le Sorceleur en se levant. Petit, grand, moyen peu importe ses dimensions ne sont qu’une question de convention et la frontière entre ces mots n’existent pas. Je ne suis pas un saint ermite je n’ai pas fait que le bien dans ma vie, mais choisir entre deux maux, je préfère ne pas choisir du tout. »¹ À la fin de l’histoire, Geralt s’en mêlera malgré lui à contre-cœur. Il se fera chasser du village pour ses actes et sera surnommé le « boucher de Blaviken » partout où il ira.
Pour en revenir au conflit en Ukraine, on a peut-être l’impression que les nations et les organisations utilisent la ligne dure, mais en fait absolument pas. Il faut se montrer encore plus fort pour faire autrement et tout ce que j’ai vu depuis une semaine n’a absolument rien de nouveau pour moi et c’est pour ça que tout le monde est perdant. Mais il ne faut pas baisser les bras pour autant. Je n’ai pas la réponse, je n’ai pas la solution non plus, mais bon sang qu’on se croit dans un autre siècle comme si certain gouvernement et certaines organisation s’ennuyait du bon vieux temps de guerre et de conflit au détriment de la population. Réveillez-vous !!! J’entends à la radio qu’il existe des lois ou des droits de guerre alors que c’est la guerre en tant que telle qui devrait être criminelle et interdite. Point final !!!
Changement de sujet, j’ai vu un article dans le journal tout récemment qui indique que la peine de mort sera rétablie pour l’auteur des attentats de Boston aux États-Unis (Voir lien). Bien que le crime soit épouvantable, j’ai de la difficulté à comprendre nos voisins du Sud ici encore une fois, car on semble avoir choisi le moindre mal, mais en réalité le mal et le mal. Petit, grand, moyen peu importe ses dimensions, la frontière entre ces mots n’existent pas… En résumé, pourquoi certains gouvernements ont encore le droit de tuer, c’est ça qu’il faut dénoncer ?
J’ai peut-être une morale un peu trop idéaliste des choses, il y aura toujours des opinions, des situations et des lois qui nous échappent, mais rien n’empêche qu’il soit toujours pertinent, je crois, de vouloir les améliorer et c’est ce que j’essaie de faire à ma façon.
1 – Extrait du Livre 1 – Le Dernier Vœu, Le Sorceleur, d’Andrzej Sapkowski, 1993, page 103.