Lettre d’un ingénieur en grève qui rappelle l’importance du mouvement syndical dans le contexte actuel
Le 1er mai marque la journée internationale des travailleurs. Cette journée nous rappelle ce que les mouvements syndicaux ont réussi à faire à travers les années tels que la victoire pour la journée de travail de huit heures (1889). En 1906, la loi sur le repos obligatoire de 24 heures (fin de semaine) est créée. En 1936, les travailleurs pourront prendre 2 semaines de vacances par année. En 1982, les travailleurs obtiennent enfin le droit de prendre leur retraite à 60 ans. On remarque le progrès incroyable des droits obtenus dans notre société par les syndicats. L’association professionnelle des ingénieurs du Québec (APIGQ) fait partie de ces associations qui souhaitent faire avancer les choses, mais depuis le 22 avril 2022, tous les membres de l’APIGQ sont en grève.
Je pense que la partie patronale doit passer à une autre étape. La mondialisation est un défi qui ne peut plus être ignoré par le gouvernement et le contexte actuel d’aujourd’hui et des dernières année comme la pandémie le démontre encore plus. Les employeurs ont besoin de syndicats audacieux pour trouver des façons d’optimiser le travail, d’alléger les procédures, d’optimiser l’emploi car notre savoir faire est reconnue partout au Québec et ailleurs dans le monde. L’APIGQ fait partie de ces associations qui comprend le travail à faire alors pourquoi la partie patronale ne les consulte pas plus pour effectuer ce travail. Il est vrai que les gouvernements ont des comptes à rendre à la population, mais alors pourquoi pas plus d’autonomie syndicale ?
L’intelligence collective est tellement plus forte que l’intelligence d’un seul individu. Il faut savoir qu’au Québec, il existe 46 ordres professionnels. L’office des professions a pour fonction de veiller à ce que chaque ordre professionnel assure la protection du public et l’Ordre des ingénieurs du Québec nous le rappelle avec son code de déontologie et son lien étroit avec notre association. C’est un moyen fort du gouvernement et de la population pour nous faire confiance. Les ordres professionnels tout comme les syndicats tels que l’APIGQ sont des intelligences collectives fortes en solutions et le gouvernement doit arrêter de penser tout seul de son côté.
Personnellement, je souhaite une autonomie professionnelle et plus de confiance. Nous aimerions vous démontrer que les ingénieurs peuvent en faire beaucoup plus que vous pensez dans la fonction publique et au gouvernement. Personne n’est parfait, mais on me disait un jour que les ingénieurs peuvent « faire plus avec moins ». On s’intéresse à tout et à rien. On croit au travail d’équipe, peu importe le métier, car pour construire un pont, il est impossible de le construire seul. On a toujours ce besoin d’améliorer une procédure, une façon de faire, une méthode. Construire, innover, inventer fait partie de notre ADN. Laissez nous plus de place et nous ferons des miracles. C’est ce que je crois, c’est ce que je suis, un ingénieur de l’état…
Mathieu Goyette ing.
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